• All-Star Game Charlotte - 10 février 1991

    Chaque année, le rêve se répète. Un parquet, deux douzaines de basketteurs, une poignée de caméras de télévision et plusieurs centaines de millions de téléspectateurs. C'est le All-Star Game : les caids de la conférence Est contre ceux de la conférence Ouest. Un match pour du beurre, pour la gloire, pour vérifier ce que tout le monde sait déjà : le basket est un sport moderne, intelligent et génial.

    Le All-Star Game 1988 avait été celui de Jordan. Pour la première fois depuis une quinzaine d'années, la kermesse NBA se disputait à Chicago. L'ailier Bulls avait marqué 40 points, la seconde meilleur performance de l'histoire de la compétition, et s'était adjugé le titre de MVP.  En seulement 29 minutes, MJ avait convertit 17 de ses 23 shoots pour conduire son équipe vers la victoire (138-133) avec 16 points inscrits dans les cinq dernières minutes du match. L'année suivante, à Houston, devant un public record de 44 735 fans, un futur deam-teamer avait fait à son tour parler de lui. Il s'agissait de Karl Malone. Le joueur vedette des Utah Jazz avait en effet marqué 28 points et volé le show avec son pote de vestiaire John Stockton.

    Cette année, direction Miami. Aucun nom pour le titre de MVP ne se dégage véritablement. Jordan, Ewing, Bird, Barkley, Magic ? Et pourquoi pas Worthy, Olajuwon, Pippen, Mullin, Drexler ou Wilkins. Les effectifs sont riches. Trop pour qui oserait ouvrir les paris. La réponse dans 48 petites minutes, à moins que ces superstars nous emmènent en prolongation histoire de faire durer un peu le spectacle.

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  • Reportage M6 - Michael Jordan PhénoménalL'ancien numéro 23 des Bulls de Chicago avait tout : le charisme, le sens du spectacle, la maîtrise des airs, une technique parfaite. Véritable cannibale des parquets, Jordan a mis coaches, coéquipiers et adversaires au supplice. Il a usé et abusé de ses qualités athlétiques indécentes face à des adversaires qui ne pouvaient que constater le fossé qui les séparaient de cette arrière qu'on ne surnommait pas "Air" pour rien. Cette compilation résume à elle seule le talent de Jordan et son inexorable quête du ballon. En un peu plus de 2 minutes, on y découvre le meilleur des claquettes smashées que Jordan avait pris la fâcheuse habitude de passer sur les lancer-francs parfois loupés par ses coéquipiers. Le plus célèbre restera sans aucun doute ce "putback dunk" sur un lancer-franc manqué de Grant Hill lors du All-Star Game 1997 de Cleveland. Ni Richmond, Kemp, Payton ou Holajuwon ne parviendront à le stopper. Une sorte d'aveu de faiblesse face au plus grand joueur de tous les temps. Place aux images !

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  • Une forme d'usure, surtout mentale, est à l'origine du premier arrêt de Jordan, à l'aube de la saison 1993-94. MJ a tout gagné. Il n'a plus de défi à sa taille. Sa passion du jeu ne s'est pas éteinte mais elle vacille. Jojo n'a plus la flamme. Faute de motivation, il annonce le 6 octobre qu'il met un terme à sa carrière. La perte de son père James, assassiné en bordure d'autoroute le 23 juillet précédent, l'a terriblement affecté. Sa Majesté prend congé de la NBA pour deux ans. Après un essai dans le baseball, il est de retour, évidemment chez les Bulls mais nanti du n°45. Le coup médiatique parfait pour relancer une machine grippée avec le ténébreux Scottie Pippen aux commandes. Mais Jordan et les siens ne parviennent pas à éviter l'élimination contre Orlando et Shaquille O'Neal en demi-finale de conférence (défaite 2-4).

    Pour certains, ce retour est un échec. MJ n'a pas été capable d'aider son équipe à renouer avec la victoire. Pire, Sa Majesté a été l'instigateur de la défaite des siens lors du Game 6 de la série face aux Magic. Mal à l'aise, peu aguerri, Jordan a commis une erreur impardonnable pour un joueur de son calibre. Jordan aurait-il du s'abstenir de revenir à ce stade de la saison régulière? Peut être. Manquait-il de repères dans le nouveau United Center, c'est évident. Cela ne l'a néanmoins pas empêché d'avoir un impact plus que significatif sur les résultats de son équipe. Car Jordan a conservé son instinct de tueur. Il n'a encore rien perdu de son appétit de victoire. En seulement 17 rencontres de saison régulière, il offre la victoire à son équipe à 13 reprises. En seulement un mois, les Bulls de Phil Jackson passent de 52 à 76% de victoires ! MJ affole plusieurs fois les compteurs pour un joueur qui n'a pourtant eu que des miettes de basket à se mettre sous la dent depuis 24 mois : 26,9 points, 6,9 rebonds, 5,3 passes et 1,8 interceptions. Qui pourrait en dire autant ? Pas grand monde. Si ses playoffs se terminent sur une fausse note, sa saison régulière n'a rien à envier à celle des meilleurs joueurs NBA alors en activité. Certes nous avions l'intime espoir de le voir aller au bout, mais finalement, si MJ était un géni il n'en est pas moins resté de la race des humains.

    Ceux qui ne sont pas d'accord avec ça, pourront néanmoins jeter un oeil à ses résultats lors des 27 rencontres qu'il disputa cette saison là. Nous avons sélectionné les 10 meilleures. Et force est de constater que ses performances parlent pour lui :

        - 28 mars 95 vs. New York : 55 pts, 4 rbds, 2 ass, 1 steal à 57% à 2 pts et 75% à 3 pts

        - 28 avril 95 vs. Charlotte : 48 pts, 9 rbds, 8 ass, 1 steal à 50% à 2 pts et 50% à 3 pts

        - 10 mai 95 vs. Orlando : 38 pts, 7 rbds, 3 ass, 4 steals, 4 blks à 57% à 2 pts et 100% à 3 pts

        - 12 mai 95 vs. Orlando : 40 pts, 7 rbds, 4 ass, 1 blk à 48% à 2 pts

        - 5 avril 95 vs. New Jersey : 37 pts, 11 rbds, 3 steals, 2 ass à 41% à 2pts et 100% à 3 pts

        - 16 mai 95 vs. Orlando : 39 pts, 4 rbds, 2 ass, 2 steals, 2 blks à 54% à 2 pts

        - 25 mars 95 vs. Atlanta : 32 pts, 4 rbds, 2 ass à 54% à 2 pts

        - 12 avril 95 vs. Detroit : 29 pts, 9 rbds, 9 ass à 52% à 2 pts et 50% à 3 pts

        - 30 avril 95 vs. Charlotte : 32 pts, 7 rbds, 7 ass à 52% à 2 pts et 50% à 3 pts

        - 23 avril 95 vs. Milwaukee : 33 pts, 11 rbds, 7 ass, 3 steals à 38% à 2 pts et 100% à 3 pts


  • Just For Kicks

    MJ doute-t-il ? C'est la question qu'on est en droit de se poser quand on connait les difficultés de MJ à faire de sa franchise des Bobcats une équipe de haut de tableau. C'est aussi la question à laquelle ESPN a tenté de répondre dans un long article écrit de la main de Wright Thompson. A 50 ans, MJ y est décrit comme un propriétaire de franchise NBA qui essaie tant bien que mal de lutter contre l'âge et l'oubli et qui tente, en vain, de retrouver son poids de joueur professionnel - 218 livres, environ 100Kg. C'est dur mais ce n'est pas tout. Le journaliste d'ESPN décrit en effet un Jordan nostalgique. L'illustration principale de l'article est pour le moins équivoque. MJ est présenté en tenue des Bulls, Air Jordan aux pieds, chevauchant un cheval tel un lonely cowboy confronté à l'effritement de sa légende. Wright Thompson va jusqu'à écrire que Jordan est dorénavant contraint à affronter ses amis à des jeux sur iPad, à briller au Sudoku ou aux mots croisés.

    Les mots sont durs et les propos pas nécessairement très objectifs. Car MJ a une vie rêvée beaucoup d'entre nous et il ne fait pas forcément parti de cette catégorie de citoyens qu'on aurait envie de plaindre. A-t-il une seule bonne raison d'être à ce point aigri qu'ESPN finisse par écrire un long papier sur le sujet. Non, d'autant que ce n'est pas le genre de la maison. Souvenez-vous, même son expérience ratée au baseball avait été vécue par His Airness comme une expérience enrichissante dont il avait retiré beaucoup de choses pour la suite de sa carrière. Non, MJ a tout pour être heureux. Des bagues et trophées en veux-tu en voilà, une popularité qui va croissante chez les plus jeunes, une superbe femme, et il sera bientôt à nouveau papa. Enfin, His Airness a beaucoup d'argent, au point de gagner plus de 80 millions de dollars par an. Alors certes, il n'arrive pas à construire une franchise à son image. Et alors ? Elle ne gagne pas ? Et alors ? Combien de proprio n'ont-ils jamais réussi à offrir une flopée de titres NBA à leurs fans ? Un paquet. Pensez donc aux Mavericks, Bucks ou Clippers version année 90. Les résultats de Jordan avec les Bobcats se font attendre. Mais MJ fait tout ce qui est en son pouvoir pour donner une nouvelle image à sa franchise,  consacrant temps et argent à un projet qui, quoi qu'on en dise, lui tient à coeur. Les résultats sportifs finiront bien par suivre. Rome ne s'est pas construit en 1 jour. Et là, ceux-là même qui auront tant décrié ses projets post-basketball vanteront alors à nouveau le génie de l'individu.


  • Chicago Bulls vs. Indiana Pacers - 31 mai 98 - Conf. Finals Game 7

    Des six titres NBA remportés par Jordan, le dernier contre Utah a été le plus difficile à décrocher. Le chemin vers la qualification en finale leur a en effet été semé d'embuches. Si les deux premiers tours de playoffs sont une formalité pour les joueurs de Phil Jackson, la suite n'est pas une partie de plaisir. En finale de conférence, les Bulls ont en effet le plus grand mal à se débarrasser de l'empreinte collective des Pacers. Pour sa première saison de coaching, Larry Bird a su faire d'Indiana l'une des plus brillante équipe de la ligue. Il peut notamment s'appuyer sur Reggie Miller, qui, malgré ses 33 ans, reste le leader offensif de l'équipe. La gouaille des Pacers est entourée de Rik Smits au sommet de sa carrière, de Mark Jackson, de Chris Mullin et de Dale Davis. L'autre point fort de la franchise, c'est sa profondeur de banc. Jalen Rose, Antonio Davis, Travis Best, Derrick McKey pourraient être d'incontestabales titulaires dans n'importe quelle équipe du championnat.

    Les champions en titre sont obligés d'attendre le septième match de la série pour obtenir le droit d'affronter les Jazz en finale. C'est la seconde fois en playoffs, sous l'ère Jordan, que les Bulls ont été poussés à disputer une septième rencontre. La première fois c'était en 1992, en demi-finale de conférence. New York avait forcé les Bulls à puiser au plus profond de leur motivation. Symbole du destin? Jordan a bien l'intention de signé un second triplé. Il sera peut être difficile à obtenir. Mais penser qu'il n'y arrivera pas, cela serait mal le connaître.

    Visionnez le septième match de la série face aux Pacers (original broadcast) :     > download