Dans la grande famille des Air Jordan, s'il est un modèle mythique qu'on attendait au tournant, c'est bien la numéro 10. Jusqu'à présent, elle n'avait pas été rééditée. Cela sera chose faite dès demain avec le lancement de la Air Jordan 10 Retro "Chicago " ainsi nommée en référence au colorway qui rappellent les couleurs de la franchise de l'Illinois.

Commercialisée pour la première fois en 1995, la Air Jordan X est la paire du retour de Jordan parmi les siens. Une fois n'est pas coutume, il délaisse le baseball pour revenir à son premier amour, le basketball. Disposant d'un amorti Nike Air sur toute sa longueur et d'un système de laçage rapide, la "Chicago" est la version de la Air Jordan 10 que Jordan portait le 28 mars 1995 lorsqu'il planta 55 points aux Knicks de Pat Ewing. Pour l'anecdote, sachez aussi que Scottie Pippen les chaussa également lors de la saison 1994-95 en particulier le jour où les caméras de télévision l'immortalisèrent en train de supplier Jordan de retrouver le chemin des terrains. Une prière que Jordan exauça quelques mois plus tard pour le plus grand bonheur de Pippen et des fans du monde entier.

Tout joueur de basket qui se respecte a porté au moins une fois une Air Jordan. C'est en 1984 que Nike a une idée lumineuse : créer une signature shoe. A l'époque, la firme de l'Oregon développe une technologie de chaussures avec de l'air pour les...tennismen! La Air Jordan fait son appararition lors du All-Star Game de février 1985. Février restera d'ailleurs le mois de lancement des nouveaux modèles. La première pub est sans prétention. Le hic, c'est que les baskets en rouge, noir et blanc vont à l'encontre des règlements de la NBA qui interdit aux joueurs de porter des chaussures aux couleurs différentes de celles du club. Dans le cas de Chicago, le rouge et le blanc. Pas question pour Jordan de les porter en match. C'est alors que Nike a un trait de génie en créant une pub tournant en dérision cette interdiction de la league. Le commentaire sur les écrans américains dit : "La NBA l'a interdit, mais rien ne vous empêchera de porter les nouvelles Air Jordan". Ce spot fera un tabac.

Les Air Jordan vont se vendre comme des petits pains, aux Etats Unis puis partout sur la planète. Les kids, de toutes conditions sociales, vont se ruer vers les basket de luxe. Un véritable phénomène de mode. Jordan a fait fortune grâce à Nike, Nike est devenu un must grâce à Jordan.

Depuis maintenant plus de 25 ans, Brand Jordan (filiale de Nike) met chaque année sur le marché une nouvelle Air Jordan. D'abord Numéroté jusqu'à 23, chaque modèle porte dorénavant son année d'édition. Dans quelques semaines, la firme nous dévoilera la Air Jordan 2012. Sera-t-elle réussie? Personne n'en sait rien. La réponse est à chercher du côté de chez Jordan, le joueur. Au magazine SLAM qui l'interrogeait il y a quelques années sur son modèle favori de Air Jordan, il avait répondu : "Les nouvelles sont toujours les meilleures". S'il dit vrai, le millésime 2012 sera un must. On veut bien le croire.

Chicago et Seattle vont aujourd'hui disputer le quatrième et peut être dernier match de la série puisque, vous le savez certainement, les Bulls mènent déjà 3 à 0 dans ces finales. Après une victoire 107 à 90 lors du match d'ouverture, puis une victoire 92 à 88 lors de la seconde rencontre, les joueurs de Phil Jackson ont atomisé les Sonics lors de game 3 (108 à 86). Forcément, Jordan ne veut pas laisser passer cette occasion de rapidement partir en vacances d'autant qu'une quatrième victoire d'affilée serait synonyme de record pour les Bulls qui battraient ainsi le meilleur pourcentage de victoires de l'histoire des playoffs avec 15 succès pour 1 seule défaite. Quand on sait que l'équipe de Jerry Krause a remporté 9 confrontations sur 10 à l'extérieur depuis les NBA Finals 91 (1 défaite à Portland en 1992), tout laisse à croire que les taureaux de Chicago ont 9 chances sur 10 de devenir champions dès ce soir.

Les Supersonics n'avaient pas perdu 3 matchs de suite depuis le début de la saison - sans compter qu'aucune équipe n'a a jamais remonté un déficit de 3 à 0 dans toute l'histoire des playoffs- cela n'empêche pas les 18000 spectateurs de la Key Arena d'y croire encore. Et ils ont bien raison car, à la surprise générale, Payton et Kemp vont jouer avec beaucoup d'application pour s'offrir une étonnante avance de +21 points à la mi-temps.

La seconde mi-temps est une débandade pour les Bulls : beaucoup de ballons perdus, trop de maladresse, en somme le scénario inverse de la précédente rencontre qui avait vu Chicago l'emporter de 22 points. Comme si cela ne suffisait pas, George Karl va envoyer un message aux Bulls en faisant entrer Nate McMillan qui n'avait pas fait son apparition dans ces Finales jusqu'à présent. L'ancien de North Carolina State va jouer 14 minutes, juste le temps pour lui de s'offrir un beau 2 sur 3 à deux et à trois points assortis de 3 passes et 3 rebonds. Phil Jackson n'avaient certainement pas prévu une telle réussite de la part d'un joueur souffrant d'une hernie depuis plusieurs semaines. Les Bulls auront beau tout tenter, Schrempf et compagnie vont continuer leur festival qui va les mener tout droit vers une première victoire. Avec un écart de 21 points d'écart au coup de sifflet final, les Sonics ont retrouvé le sourire. Le couronnement des Bulls ne sera pas pour ce soir.

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Qu'on le veuille ou pas, Jordan reste un raccourci de l'Amérique dominatrice et victorieuse. Un mode d'emploi de la monoculture marketing. Un Bill Gates en short. Jordan, de sa paire de chaussures rouges à son flacon d'eau de toilette, est vite devenu un produit, un logo, un slogan comme projet de société - "Be Like Mike"- qui prolongeait le "Image is Everything" d'Andre Agassi. Des corn flakes, du Gatorade, des slips, des frites et des cheeseburgers... au total, le magazine Fortune a estimé à plus de 10 milliards de dollars les revenus qu'il aurait générés.

Forbes nous apprend pourtant que le business Michael Jordan n'a jamais été aussi florissant. Ses seuls contrats avec Nike, Gatorade, Hanes, Upper Deck, 2K Sports et Five Star Fragrances lui ont rapportés 60 millions de dollars en 2011, soient 10 millions de plus que lors de ses meilleurs années comme athlète. A ça, il faut ajouter 5 restaurants et une concession automobile en Caroline du Nord. Nike est bien entendu son plus gros partenaire. Il en tire des revenus considérables, bien supérieurs aux 2,5 millions de dollars que lui proposa la marque à sa sortie de l'université en 1984.

Tout ça ne semble pas prêt de s'arrêter. Brand Jordan signe un fracassant retour sur le marché depuis 24 mois. Le contrat que MJ a signé avec 2K Sports s'avère très lucratif. Pas moins de 5 millions d'exemplaires du jeu NBA 2K11 se sont en effet écoulés à travers le monde. Des broutilles qui lui ont toutefois permis de franchir le cap emblématique des 500 millions de dollars de revenus cumulés. Jordan reste un étalon en or de la réussite. Il est entrée dans le Forbes Celebrity 100 en 1999. Il ne compte pas en sortir de sitôt.

Deux semaines après le All-Star Game de San Antonio, les deux hommes en compétition pour le titre de MVP, Jordan et O'Neal, se retrouvent opposés l'un à l'autre dans l'une des rencontres au sommet de la conférence Est. Si MJ a été désigné meilleur joueur du match des étoiles par ses paires, Shaquille O'Neal n'en reste pas moins un formidable joueur qui a réussi à s'accaparer le secteur intérieur de la ligue en l'espace de quatre saisons chez les professionnels.

En jeu aujourd'hui, la suprématie sur la conférence Est, voir même sur la ligue tout court puisque les deux équipes ne sont rien d'autre que les deux meilleures teams du championnat. En jeu également, le record de victoires à domicile après lequel court les deux franchises et même le record de victoires totales pour les Bulls. Avec déjà 48 succès au compteur, il leur reste à remporter 22 des 28 derniers matchs de la saison pour effacer des tablettes les Los Angeles Lakers et leurs 69 victoires. Depuis le début de la saison, les Bulls et les Magic se sont croisés à deux reprises pour repartir avec une victoire chacune. O'Neal n'avait joué aucun de ces deux matchs. C'est sans doute ce qui a poussé Jordan, grippé, à tenir sa place dans une équipe, certes étoffée, mais qui a toujours besoin de sa star dans les moment cruciaux. Ceux d'entre vous qui apprécient les smashs seront gâtés avec, de part et d'autre, des dunks en veux-tu en voilà.

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