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Quai 54 2013 : Et si le vaisseau amiral quittait le Quai
Si vous êtes un adepte du basket de rue, vous savez sans doute que le Quai 54 devait organiser sa onzième édition et fêter ses 10 ans sur l'esplanade du Trocadéro en juin prochain. "Devait", car il se dit dans les travées du microcosme sportif parisien que l'édition 2013 du plus grand tournoi de basket de rue au monde pourrait ne pas voir le jour cette année.
Et alors ? Et bien, sauf à ce que la marque au Jumpman ait décidé de se désengager officiellement de ce tournoi qui a fait une partie de sa renommée ces sept dernières années – le regain de popularité de la marque inspirée du plus grand joueur de l'histoire est en partie dû au large champ médiatique que le tournoi d'Hamadoun Sidibe entraine dans son sillage -, on ne comprend pas bien ce qui pourrait faire que tout ça tombe à l’eau. C'était sans compter sur ces habituels problèmes de budget ou de vision stratégique entre les organisateurs du tournoi et Jordan Brand son partenaire historique. Et la maison mère, Nike, y aurait même mis son grain de sel. Allez comprendre. Toujours est-il que des bruits de chiotte circulent de façon de plus en plus insistante pour annoncer l'annulation pure et dure de l'édition 2013 d'un des évènements street les plus populaires de la décennie. Finis les Amara Sy, 6 Kay, Mokobe, Thomas N'Gijol, Guy Dupuis, Golden Child, Justin Darlington, Manu Key, Usher, Ludacris, Fat Joe, Fabolous, Wiza Khalifa, la Fusion, Hood Mix, Next Level, Humphrey Gentry et j'en passe, sans oublier ce public extraordinaire qui a fait la réputation du tournoi. La merde !
Certes, il y a encore un mince espoir de voir le staff poser ses valises pour la seconde fois au Trocadéro. Tout est callé : dates, emplacement… reste à trouver le partenaire officiel de cet extraordinaire rassemblement mêlant sport et divertissement avec, cerise sur le gâteau, cette brochette de stars (Fat Joe, Chris Paul, Wiz Khalida, Ray Allen, Ludacris, Roff, Fabolous, Youssoupha…) qui donne tout son sens à une compétition qui n'est plus véritablement en mal de reconnaissance. Sauf que dans ce cas, le tournoi ne serait plus placé sous l'égide de JB mais sous celle d'une autre marque. Reebok, Puma, Asics ? Non ! Foot Locker, Li-Ning ? C'est déjà plus probable. Mais pas forcément très reluisant pour un public attaché à cet incontournable Jumpman dont on rappelle qu'il ne sponsorise aucun autre tournoi de rue au monde à l'exception du Quai 54.
Des maillots floqués aux couleurs des magasins Foot Locker ou une paire Li-Ning Quai 54 ça aurait quand même moins de gueule que les Air Jordan V frappées du logo de l'évènement. Oui et re-oui. Sauf que c'est sans doute le seul moyen de boucler le budget final à l'heure où l'on vous parle. C'est aussi la seule façon de proposer un spectacle de qualité, dans un cadre exceptionnel tout en respectant les mesures de sécurité draconiennes qu'imposent ce type de rassemblement.
Alors, Foot Locker ou Li-Ning ? Notre cœur balance. Mais Li-Ning ca ne serait finalement pas si mal. Ôtez donc de votre esprit ce sempiternel cliché qui veut que les chinois ne bossent que pour des clopinettes. Parce que de toute façon, quand ils investissent c'est à l’échelle de l'empire du milieu : c'est du lourd et ça se compte en millions d'euros. Pour deux jours de compétition au Tocadéro et une exposition médiatique sans précédent en France, la plus célèbre marque de chaussures de sport chinoise pourrait aligner un billet de plusieurs centaines de milliers d'euros. Rien que ça. Li-Ning est challengeur. Jordan Brand est le grand gagnant de la montée en puissance de cet évènement sportif sans précédent, mais aussi le sortant. La filiale de Nike n'attend plus rien d'un tel tournoi. Ses ventes sont à leur sommet et réinvestir sur un marché sans doute en perte de vitesse n'est pas forcément une bonne opération. Plutôt qu'un week-end mi-figue mi-raisin, parions donc pour un tournoi aux couleurs d'un équipementier asiatique. Ca serait une première, déstabilisante, mais sans doute gage de réussite. Car qu'on se le dise : Hammadoun Sidibe et ses associés resteront aux manettes, et c'est bien ce qui compte. Et puis, après tout, Li-Ning serait une option pour accueillir dans la capitale française une superstar originaire de Chicago. Michael Jordan ? Non ! Mais Dwyane Wade, pourquoi pas !
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