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Chicago Bulls vs. New York Knicks - 25 décembre 92 - Christmas Day
25 décembre 1992, Chicago Stadium. Quelques milliers de briquets s'allument, lorsque l'obscurité se fait à la présentation des équipes, transformant le vieux hangar en sapin de Noel. Pourtant, sur le parquet, nul n'a l'intention de se faire le moindre cadeau. Les Knicks, qui mènent largement la Division Atlantique, restent sur une série de cinq victoires. Ils vont bien, au rythme de 65% de victoires. Mais ils en bavent aussi, de loin en loin. Rien n'est évident, cette saison en NBA. Hormis peut-être pour les Suns, qui ont tendance à tout gagner, et pour Dallas, qui a tendance à tout perdre.
Première mi-temps, les Bulls sont à genou. Ils n'ont pas un poil de place pour armer. Les Knicks y ajoutent un pressing haut, une étreinte de fer, une obstruction systématique de la tête de raquette et une mise en isolation méthodique de Michael Jordan. Et ça marche puisque Jordan déjante en première période : 6 paniers sur 18 tentatives. A ce stade du match, Anthony Mason, le belliqueux, qui s'est offert une coupe de cheveux en clé de sol et fer forgé à l'ancienne, roule des biceps. Quinze rebonds. Le premier quarter se termine sur le score de 29 à 19 pour New York, une avance de 10 points qu'ils conserveront tout le second quart-temps. Du côté de Chicago, on rame comme en témoigne l'adresse de l'équipe : 35% !
Début du troisième quart-temps. Les Bulls ont profité de la mi-temps pour lécher leurs plaies. Car les Bulls ont un formidable atout : ils cicatrisent vite. Soudain, tous les facteurs s'inversent. Comment ? Et bien, c'est coup pour coup et défense-défense. Précision indispensable. Les deux équipes sont inégalables en NBA, dans ce secteur. Elles sont les deux seules, cet hiver, à encaisser moins de cent points de moyenne par rencontre. Chez les Bulls, on visse les boulons. Et, comme d'habitude, c'est la défense qui relance l'attaque. Le premier coup de torchon est vigoureux et débouche tout de suite sur un 12-0 pour Chicago. Dont 19 points de Jordan, intenable, qui arrose de n'importe où. En cent trente secondes, Mike vient de remettre les Bulls en jeu. Egalité 49 partout. Toute l'équipe a avancé d'un pas en défense. Les arrières new-yorkais sont déstabilisés. Ce carnage les stérilise : 28 points en seconde mi-temps. 13 points dans le troisième quarter ! Ewing non plus ne s'amuse plus. Il marquera son dernier panier 16 minutes avant la fin. Dans ce troisième quart-temps, les Knicks restent scotchés au plancher : 6 paniers sur 21 tentatives dont 0 sur 10 à la charnière des deux derniers quert-temps et 8 pertes de balles de suite dont six sur leur propre mises en jeu.
L'encéphalogramme new-yorkais est plat, et le malade, en coma dépassé. Chicago l'emporte 89 à 77. His Airmess, 42 points, 8 rebonds, 5 passes et trois balles volées laisse échapper après la rencontre "Nous venons de remporter, messieurs, une victoire sur l'équipe qui, si j'en crois l'opinion communément répandue, se présente comme notre rivale numéro 1 à l'Est". Les deux franshises se craignent. Il reste deux matchs de saison régulière pour se placer en vue des playoffs qui risquent de ne pas être triste. Mais déjà une certitude. Entre Knicks et Bulls, respect ou pas, le combat à l'évidence continue.
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