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    My physical skills are as strong as ever. But the mental aspect is not the same -- the challenge is no longer as great. I promised myself -- and I have said many times publicly -- that when the mental challenge began to fade, I would leave. That time is now here.”
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    -- Michael Jordan, 13 janvier 1999


  • Les nouvelles ne sont pas très réjouissantes en ce moment. Le soleil a du mal à pointer le bout de son nez, la saison 2012-13 de -Keep flying with Him- est sur le point de s'achever et Miami est Champion NBA pour la seconde année de suite. Pire, la onzième édition du Quai 54 a été annulée. Une annulation pure et simple qui a fait naitre une énorme frustration chez bon nombre d'entre nous ! Car il ne faut pas se mentir : on l'aimait se tournoi qui rassemblait, le temps d'un week-end, le meilleur de la scène street française. On a même comme l'impression d'avoir été pris en otage par une marque, au demeurant prestigieuse, qui laisse entendre que le marché français arrivait à saturation. Bref, évitons la polémique. On pourrait finir par dire des choses qu'on ne pense pas.

    C'était sans compter sur l'initiative de nos confrères de Sneakers Culture qui ont décidé, il y a quelques semaines, qu'ils l'auraient leur Quai 54. Et ils l'ont eu ! Grâce à Karim le H. Le jeune graffeur, qui a fait de la sneaker sa spécialité, était bien décidé à leur offrir. Ca lui aura pris en tout et pour tout 7 longues heures mais il aura tenu sa promesse : offrir une Air Jordan V Black "Quai 54" à l'équipe de Sneakers Culture qui fêtait pour l'occasion sa première année d'existence. Pas une AJ V "Quai 54" White, pas une AJ "Quai 54" ISO. Non ! Une air Jordan V Black "Quai 54". La fameuse "Family & Friends", éditée à 54 exemplaires seulement et qui vaut quand même la modique somme de 6000$ chez Flight Club New York. Cette paire, on en a tous rêvé. Elle a rendu dingue les plus frappadingues sneakers addicts du globe. Même Hammadoun Sidibe, Fabolous ou Ray Allen himself refusent de s'en séparer. C'est dire.

    C'est donc cette paire que le jeune et brillant graffeur parisien a immortalisé dans le parc des Cormailles à Ivry sur Seine. Pour avoir suivi une partie de son live, on peut vous dire sans trop se tromper que l'artiste a du talent. Son travail est étonnant de réalisme. Du travail d'orfèvre réservé à une poignée d'artistes qui manie l'aérosol comme nous le papier calque !

    Tout ça pour dire que si le célèbre tournoi créé par Hammadoun Sidibe n'a pas posé ses valises sur l'asphalte parisien cette année, l'esprit du tournoi était encore bien là. Cette après-midi, il est passé du côté du parc des Cormailles, à Ivry sur Seine. Il est venu saluer un grand magicien, Karim Le H, sans qui rien de tout ça n'aurait été possible. Au fait, avant que tout cela ne disparaisse, allez donc y jeter un oeil. Ca vaut le détour !


  • Utah Jazz vs Chicago Bulls - 14 juin 1998 - The Last Shot

    Alors, le temps s'est arrêté. Enceinte tonitruante il y a quelques instants encore, le Delta Center de Salt Lake City n'est plus qu'une pierre tombale, un eldorado desséché. Sur la photo qui immortalise la scène, la balle orange dessine encore sa trajectoire scélérate. Derrière le panneau, dans la foule, les visages impriment un dernier regard de terreur. Il est 21h34 sur le fuseau horaire de l'enfer, à 6''6 d'un Eden que les Utah Jazz n'atteindront jamais. Avec ce shoot qui offre la victoire (87-86) et leur sixième titre NBA aux Chicago Bulls, le torero Michael Jordan vient de porter le coup de grâce.

    A l'heure des bilans, le magazine Sports Illustrated fera de ce panier le deuxième plus grand moment d'une carrière qui en compte tant, juste derrière les 38 points inscrits un an plus tôt face à la même équipe, au même stade de l'épreuve, la finale, dans la même salle, face au même adversaire direct, Bryon Russell. Ce jour-là, 11 juin 1997, Jordan, victime d'une intoxication alimentaire et terrassé par la fièvre, vomissait durant les temps morts. Mais il avait dépassé le stade de la souffrance pour délivrer un moment d'anthologie (15 points dans le dernier quart-temps) et offrir un succès décisif aux siens.

    Mais en ce 14 juin 1998, pour la sixième manche d'une finale dans laquelle Chicago mène trois victoires à deux, Jordan (35 ans) a une raison supplémentaire de frapper à la porte de la postérité. Il sait déjà que ses dirigeants ont décidé de démanteler l'équipe et qu'il ne portera plus jamais le maillot des Bulls. En cette soirée particulière résonne un carillon de fin de règne. Pour MJ, ce match sera le dernier d'un cycle de quatorze ans. Quand il revêt son uniforme rouge, ce 14 juin 1998, Jordan sait qu'il n'a plus que quelques minutes à vivre dans la peau du 23 des Bulls. Lui qui n'a jamais connu l'échec en finale (une universitaire, deux olympiques et maintenant six NBA) ne peut quitter la scène que sur une dernière fulgurance. Jordan n'a pas aimé la victoire des Jazz lors du match précédent, à Chicago. Elle l'a privé d'adieux festifs à son public. Comme le rappelle Steve Kerr, un de ses coéquipiers de l'époque, "Michael aime trouver quelque chose d'offensant, du moins dans son esprit. C'est sa manière de se motiver". Face à lui, pointe Bryon Russel, un janséniste du basket. Avec Greg Elho, l'arrière de Cleveland, Russell est le martyr privilégié de Jordan, son souffre-douleur attitré. Quelques années plus tard, quand il deviendra son coéquipier à Washington, Jordan, copropriétaire des Wizards, lui répétera inlassablement : "I own you" ("Je te possède").

    Scottie Pippen, touché au dos, a rejoint le banc des Bulls. Harassé, Jordan rate ses cinq premiers shoots en seconde période. A 42'' de la fin, une nouvelle banderille de Stockton fait vaciller les Bulls (86-83). Jordan n'a plus le choix, il doit se muer une fois encore en matador. A 37'' de la sirène, il déborde Russell pour ramener l'écart à un point (85-86), puis dépossède Karl Malone sur l'action suivante. Temps mort. Steve Kerr raconte : "Tout le monde savait que Michael allait prendre le shoot. Et nous, on savait qu'il allait le mettre." Quand il se lève du banc, Jordan s'est métamorphosé, imprégné de cet instant où "son regard devient plus intense, ses mouvements plus rapides" (Kerr). Lui-même dira : "Tu sais quand tu abordes un moment décisif. La foule devient silencieuse, tout se ralentit. Tu commences à voir le terrain très nettement. J'ai senti ce moment, et je l'ai exploité".

    Russel est face à lui, comme un condamné à mort face au peloton d'exécution. Jordan le désarticule. Un mouvement à droite, dans lequel l'autre plonge, et une poussette sur les fesses, de la main gauche, parachèvent le déséquilibre. Russell a un genou à terre quand le shoot part. C'est fini. Phil Taylor, qui a suivi l'épopée pour Sports Illustrated, confesse : "Ce panier, à lui tout seul, symbolise Jordan. Sa grandeur, sa capacité à être là dans les grands moments. Même la petite poussette qu'il fait à Russell avant le shoot est un symbole : celui de repousser les limites des lois et d'arriver à ses fins." Michael Jordan, comme Jules Renard, pourrait dire : "j'ai bâti de si beaux châteaux que les ruines m'en suffiraient." Utah ne les verra même pas.

    Revivez la rencontre dans son intégralité (french broadcast) :     > part 1     > part 2     > part 3


  • Chicago Bulls vs. Indiana Pacers - 17 mai 1998 - Conf. Finals Game 1

    24 avril. Premier match des playoffs. Confrontation entre les huit meilleures équipes de chaque Conférence. Jusqu'à la mi-juin, Michael Jordan sera, en principe, au centre de l'attention de toutes les défenses. Avec cinq bagues en seulement sept saisons, le numéro 23 et ses coéquipiers des Bulls semblent en effet automatiquement destinés à succéder à eux-mêmes au sommet de la pyramide NBA. A moins que...

    A moins que les Pacers de Reggie Miller ne parviennent à enrayer la mécanique de haute précision inventée par Phil Jackson et ses assistants. Jusqu'à présent, Chicago n'a perdu qu'une rencontre de playoffs. C'était le 6 mai lors de la seconde manche des demi-finales de conférence les opposants aux Charlotte Hornets. Un défaite sans conséquences (76-78) qui n'a pas empêché les joueurs de Phil Jackson d'atteindre le dernier round des playoffs dont l'issue finale leur ouvrira peut être les portes des finales NBA. Réponse au plus tard le 31 mai, date du septième et dernier match éventuel de ces finales de la conférence Est.

    Visionnez l'intégralité de la rencontre (original broadcast) :     > download


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    ...ce que je garderai de Michael Jordan, outre la magie d'une élégance suspendue entre ciel et terre, c'est combien il fut - il demeure - immense dans le regard de ses pairs.”
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    -- Jean-Luc Thomas, L'Equipe






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